Des associations de lutte contre la précarité ont demandé jeudi à être reçues d'urgence par le nouveau Premier ministre Gabriel Attal, 70 ans jour pour jour après le célèbre appel au secours de l'Abbé Pierre en faveur des plus démunis.
"Nous sollicitons une rencontre pour construire ensemble des réponses adaptées qui placent la réalité de vie des personnes les plus vulnérables au cœur des politiques publiques", écrit le collectif Alerte qui rassemble 34 associations de lutte contre la pauvreté, dans une lettre adressée au chef du gouvernement.
Dans ce courrier consulté par l'AFP et daté de jeudi, ces associations, parmi lesquelles figurent Emmaüs France, la Fondation Abbé Pierre ou encore le Secours Catholique, expriment "leurs vives inquiétudes face à la dégradation du niveau de vie des personnes les plus précaires".
"Alors que le nombre de pauvres n'a jamais été aussi élevé, les associations constatent une aggravation de la crise sociale causée par l'inflation et qui conduit à une demande croissante d'aide alimentaire", peut-on y lire. "Les classes moyennes sont de plus en plus nombreuses à basculer dans la précarité" et "des milliers d'enfants dorment à la rue".
Pour répondre à cette "urgence sociale", le Pacte des solidarités, la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté présentée en septembre 2023, "doit être enrichi au plus vite", estiment les signataires.
Selon les derniers chiffres de la Fondation Abbé Pierre, 330.000 personnes sont sans domicile en France, un chifre qui a plus que doublé en dix ans, et 4,2 millions de personnes sont mal logées.
Le taux de pauvreté (fixé à 60% du revenu médian, soit 1.158 euros pour une personne seule ou 1.737 euros pour un couple) a quant à lui progressé de 0,9 point pour s'établir à 14,5% de la population en France en 2021, soit 9,1 millions de personnes, selon l'Insee.
La Rédaction (avec AFP)